La crise sanitaire que nous vivons actuellement est peut-être la crise du siècle. Si de nombreux gestes ont été pris plus ou moins rapidement par l’ensemble des dirigeants de la planète, le rapatriement des touristes et des expatriés était une priorité pour la plupart des gouvernements. Mais ce rapatriement, aussi salutaire soit-il, n’est pas forcément une bonne chose en pleine crise de coronavirus. En effet, de multiples mesures ont été négligés lors de cette grande opération de « sauvetage ». Quelles sont ces mesures ? Comment les rapatriements ont-ils été effectués depuis les Philippines ? Est-ce vraiment un mouvement logique ? Nous allons voir tout cela dans l’article suivant.
Comment s’est passé le rapatriement ordonné par le président de la République ?
Lors de son allocution du 16 mars 2020, Emmanuel Macron offrait la possibilité aux expatriés et vacanciers de rejoindre le pays par avion spécial. Malheureusement, entre la promesse et les faits, la réalité a frappé un grand coup. Depuis les Philippines, où de nombreux Français attendent encore leur vol retour, la situation était quelque peu catastrophique. Si les derniers vols semblent se passer dans les règles, les premiers vols retour font un peu office de parcours du combattant.
Tout d’abord, il faut savoir que les routes de Manille sont toutes fermées. Complètement hermétiques aux sorties et aux entrées, pouvoir voyager jusqu’à l’aéroport était une petite épreuve en soi. De plus, sur les premiers vols, l’embarcation se faisait au petit bonheur la chance. Arriver trop tard signifiait l’impossibilité de prendre le vol, mais aussi une énorme difficulté à retraverser le barrage filtrant pour trouver un hôtel en ville. Si vous réussissiez à passer, le vol retour était négocié aux alentours de 300 € par personne. Un tarif quelque peu excessif étant donné qu’un aller/retour de Paris à Manille coûte environ 450 €.
Quelles mesures de sécurité ont été prises lors du rapatriement ?
Aucune mesure n’a vraiment été prise. En effet, les personnes sur les vols retour n’ont pas été testées pour connaître leur état de santé. Ainsi, il était possible de passer 17 h dans un avion avec potentiellement des dizaines de personnes infectées.
Pire encore, arrivé à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle aucun test de dépistage n’a été mis en place pour les voyageurs. Certains ont même dû prendre des trains pour rentrer chez eux. Augmentant ainsi potentiellement le nombre de personnes atteintes par le Covid-19.
Est-il logique de rapatrier la population en pleine crise sanitaire ?
Quelle est la logique d’un rapatriement pendant la crise de coronavirus ? Eh bien pour tout vous dire, on la cherche encore. Si pour un vacancier le manque d’argent peut expliquer l’envie de rentrer chez soi, l’expatrié est déjà bien établi dans le pays d’accueil. Parmi les vols retour, de nombreux expatriés ont eu l’occasion de rentrer en France mettant ainsi potentiellement la vie de leur famille en danger, mais aussi risquant la vie de toute une population en créant un nouveau noyau d’infection.
Après ces premiers rapatriements catastrophiques, les autorités compétentes aux Philippines ont pu recadrer la situation en mettant en place un système de réservation sur les vols. Malheureusement, malgré les mesures prises en amont, aucun dépistage n’est à ce jour proposé aux voyageurs revenants dans l’hexagone.